lundi 10 août 2009

Crépitements de Blaise Cendrars

En attendant le courage de vous retranscrire la Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France et Le Panama ou les aventures de mes 7 oncles, patientons un peu avec quelques autres poèmes de Blaise Cendrars, aujourd'hui c'est "Crépitements" (septembre 1913)


Les arcencielesques dissonances de la Tour dans sa télégraphie sans fil
Midi
Minuit
On se dit merde de tous les coins de l'univers

Étincelles
Jaune de chrome
On est en contact
De tous les côtés les transatlantiques s'approchent
S'éloignent
Toutes les montres sont mises à l'heure
Et les cloches sonnent.
Paris-Midi annonce qu'un professeur allemand a été mangé par les cannibales au Congo
C'est bien fait
L'Intransigeant ce soir publie des vers pour cartes postales
C'est idiot quand tous les astrologues cambriolent les étoiles
On n'y voit plus
J'interroge le ciel
L'institut Météorologique annonce du mauvais temps
Il n'y a pas de futurisme
Il n'y a pas de simultanéité
Bodin a brûlé toutes les sorcières
Il n'y a rien
Il n'y a plus d'horoscopes et il faut travailler
Je suis inquiet
L'Esprit
Je vais partir en voyage
Et j'envoie ce poème dépouillé à mon ami R...

1 commentaire:

Réagissez sans craintes