mardi 23 mars 2010

Sans titre

Elles baissent les yeux à l'approche des garçons
Comme croisant une pensée inutile.
Mes parisiennes,
Les cliquetis discrets des pavés Haussemaniens font-ils toujours sonner nos oreilles des mêmes sons bariolés et interdits?
Vous eussiez rit différemment à Madrid, Mexico ou Berlin
Vos rires résonnent sur les pavés des capitales mais s'éteignent en votre terre natale.
Des rivières aussi coulent en secret et les pensées perdues,
dorment encore sous vos seins, sous vos seins nus.
Paris sourit à qui s'en va
Voici venir le mois de mai
Vos sourires fleurissent sous vos pas
Voici l'été et je m'en vais.

jeudi 11 mars 2010

Instantannées

Le train train quotidien titille les oreilles tondues de mille sons poilus
Les matines monacales emboîtent les sonates alarmées des usuriers perdus
Les sonnets romantiques des étudiants de la république des pacotilles parsèment les rues salies
La lavande, les jacinthes et le cuir tamisé patinent les yeux d'un garçon paumé
Les obus offusqués d'un maréchal aux commandes pleurent sur le littoral piémontais
Les familles grassouillettes triturent les totems républicains du Luxembourg en crachant sur les couples englués
Le soleil en écharpe grelotte sur les pavés mouillés du ciel
La lune laiteuse baigne dans un fond de cassis, éclaboussures de rires et soleil couchant
Les piments grillés grignotent le ventre élargi des marins en permission

Les filles en sandales sautillent sur mon cœur
Les garçons ambitieux salissent mes mains blanchies
Et les heures grincent toujours à l'approche des cimetières