samedi 9 mai 2009

La tête sous l'oreiller

Le rire se complait aux lanternes
Un coup d'épaule en plein cœur
Lui a rendu la force d'âme
D'étancher quarante voleurs

Nos mains qui fouillent l'édredon
Provoquent les anges en délire
Or combien d'anges ont pour rire
Fendu leur lèvres d'un juron?

L'amour qui s'était assoupi
Comme la mer sous une vague
Garde un visage de momie
Et parle une langue de sable

René Char (1929)

2 commentaires:

  1. Moi je dis qu'il ne faut pas être trop fainéant pour lire René Char... D'autant que ses premiers poèmes ne sont pas si faciles à trouver...

    J'en propose un autre: Présage

    La nudité au creux des vagues
    Se creuse un lit sans souvenir

    Sirène au ventre du désir
    Boit l'horizon qui fleurit d'algue

    Le balancement d'une planète
    S'enroule au cou de la tempête

    Les sens du mousse dans la cale
    Ont les dents limpides du squale

    Le cargo-boat qui broie du noir
    A des yeux de cristal ce soir

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