dimanche 15 mars 2009

Métamorphose

Les derniers jours de l'hiver s'éloignent
Et mes amours
Et mes remords
Qu'ils disparaissent la haut dans la montagne,
Les derniers jours de l'hiver s'éloignent.

samedi 14 mars 2009

Haiku d'état: à côté de mes pompes

Sommeil de bulles
Le cordonnier avait vu juste
Aujourd'hui j'ai mal aux pieds!

Stances de Don Leaderich

Percé jusqu'au fond des âmes
d'une atteinte tordue aussi bien qu'immortelle
Vénérable pourfendeur d'une vaine ritournelle
Et amoureux objet d'une injuste fiévreur
Je demeure volatile et mon coeur abattu cède au coup qui m'enflamme
Si près de voir mon feu récompensé
Oh dieu l'étrange peine, puisqu'en cette vision
Mon frère est l'offensé et l'offenseur est frère de Carmen!

Que je sens de rudes débats
Contre mon propre destin mon amour s'intéresse
Il faut venger un frère et perdre une maîtresse
L'un m'anime les coeurs l'autre retient mon poing
Réduit au triste choix ou de trahir ma vie
Ou de vivre dans l'oubli!
Des deux côtés mon drame est infini
oh dieu l'étrange veine
Faut-il laisser un coeur en peine?
Faut-il punir le frère de Carmen?

Frère, maîtresse, colère, amour,
Noble et dure suppliques, aimables insomnies,
Tous mes plaisirs sont morts, ou ma vie affaiblie
L'un me rend miséreux et l'autre indigne du monde.
Cruel attrait d'une âme religieuse
Mais follement amoureuse
Digne ennemie de mon plus grand crève-coeur
Lèvres qui causent ma peine
M'es tu donné pour perdre ma hauteur?
M'es tu donné pour perdre ma Carmen?

Il vaut mieux rire au trépas
Je dois à ma tendresse aussi bien qu'à mon frère
J'attire en me vengeant son feu et sa misère
J'attire son dédain en ne me vengeant point
A mon plus doux espoir l'un me rend infidèle
Et l'autre indigne d'elle
Mon feu augmente à le vouloir mourir
Tout redouble ma veine
Allons mon âme, et puisqu'il faut sortir
Sortons du moins sans offenser Carmen.

Sortir, sans tirer ma raison
rechercher un faux pas si funeste à ma gloire!
Endurer que la place n'impute à ma mémoire 
D'avoir mal soutenu l'honneur de mon blason!
Relancer un amour dont mon âme épuisée
Voit la perte assurée!
N'écoutons plus ces pensées de menteur
Qui ne servent qu'a ma peine:
Allons mon coeur, sauvons au moins l'honneur
Puisqu'après tout il faut perdre Carmen.

Oui mon ami, je suis déçu
Je dois à ma tendresse aussi bien qu'à mon frère,
Que je meure d'ennui ou meure de folie
Je rendrais mon sang pur, comme je l'ai reçu.
Je m'accuse déjà de trop d'ambivalences
Courons à son absence
Et tout honteux d'avoir tant discuté
Ne soyons plus en peine
Puisqu'aujourd'hui mon frère est l'offensé
Et l'offenseur est frère de Carmen!


samedi 17 janvier 2009

Faunts - music for broken souls


Envolée Mélodique, psychédélisme capricieux. Un son épuré et doux alternant ballade vacillante et rengaines électro légèrement saturées, les canadiens de Faunts nous montrent qu'on peut faire de la l'électro-rock magnifique sans forcer ni la voix ni les basses.
On l'écoute en boucle quand la ville s'endort, que les lampes vacillent et que les coeurs s'abandonnent, doucement et sans bruit.
Juste un souffle mélodieux qui reste et s'amplifie au travers d'arrangements complexes pour progressivement s'éteindre dans le silence de la nuit
Merci et on attend février avec impatience.


dimanche 28 décembre 2008

Petite Litanie du joueur de go

Quelle part de go en nous?
Quelle part d'ego en vous?

Bâtisseurs de destins aux outils bien tranchants,
aiguisés comme des lames de combats,
obstinés, peu regardant souvent, sans pitié toujours,
ils coupent.
Un bonheur imprévu, triste drague qui les
remplit de haine et tout rentre dans l'ordre.
L'éternité à portée de main, le souffle du vent,
l'immensité bleue, une seconde puis deux, 
bref aperçu d'un instant divin dérobé au coin de la rue.

Avez-vous vu hier sur les boulevards
la fille de ce cher Monsieur, homme du monde et politicien,
alliant grâce et provocation, anodine mais remarquable.
Au croisement de la rue vieille du temple,
profitant du paysage et de l'ambiance,
se délestant de son insupportable fardeau,
sur son coeur en glissant, tout en douceur 
vint titiller le corsage de la belle
qui un peu tard s'aperçut avec effroi
que son nouveau compagnon venait du ciel, 
messager de mauvais augure il s'éloigne en croassant.

AC is Shooting you



Un peu de com pour une bonne cause. je vous conseille d'aller jeter un coup d'oeil sur les clichés de profedon sur Flickr aka Ramou aka AC. Depuis qu'il parcourt le globe armé de son fidèle holga, il semble opérer un retour aux sources dont nous avons bien besoin. Quelques images d'un Japon intemporel mêlées au effluves d'un Paris naissant.
Un projet tout neuf mais qui a du coeur!

Lucky Joy ou la joie du chanceux



A force de lire des critiques de disques, d'artistes et de films on finit par croire que pour parler d'une musique il faut faire tout sauf s'y intéresser. Envelopper des références savantes, arty disco pop qui se cognent aux labels electro/pop/punk, mélangeons quelques noms  bien sentis accompagnés des groupes sous-contrats et nous voilà avec un bon petit billet. En réalité on se retrouve à lire un défilé de noms qui ne font que décrire comment on pourrait comparer la musique du groupe qui nous intérresse sans jamas en parler, sans jamais nous laisser entrevoir ses sonorités. Gonfler l'égo de ceux qui comprennnent et pour qui tous ces néologismes barbares veulent en effet dire quelque chose et rebuter les autres, voilà le résultat.
Bon c'est bien beau mais il y a peu de chances de révolutionner cela du jour au lendemain.
Je voulais simplement vous parler de Lucky Joy, je suis tombé dessus complétement par hasard et je dois dire que la surprise de la découverte cotoie allègrement la joie immense en l'écoutant.
le groupe est écartelé entre Paris et Genève, ce qui dans la musique se traduit par un mélange français-anglais-espagnol qui s'enchaîne plutôt bien. Il y a surtout une certaine dissonance entre les rythmes électro un peu groovy en fond et les voix sensibles et tranquilles. Cette dissonnance s'amplifie au fil du temps pour n'être qu'un flot ininterrompu d'énergie poétique dansante. le plus étonnant c'est de voir le groupe se réinventer sur chaque chanson. passer d'un groove un peu posé à une ritournelle british et repartir sur des sonorités un peu scandinaves c'est une belle leçon d'écléctisme.

What's more human than poetry
What's more human than you and me


Je dois aussi avouer mon échec dans ce billet. Il va falloir trouver un moyen de parler de musique comme Daniel Arasse parle de peinture, ce serait beau!